Pourquoi certaines histoires restent-elles gravées dans nos mémoires alors que d'autres s'évaporent aussitôt racontées ? Depuis 2019, on se pose cette question chaque matin dans notre atelier de Reims. Pas pour trouver une formule magique — elle n'existe pas — mais pour comprendre les mécanismes qui font vibrer un lecteur.
En 2018, trois amis autour d'une table de café. L'un écrivait des nouvelles que personne ne lisait. L'autre enseignait la littérature sans vraiment aimer ce qu'il faisait. La troisième avait abandonné l'écriture après des années de refus d'éditeurs.
On s'est dit qu'il y avait peut-être une autre manière d'aborder les techniques narratives. Quelque chose qui ressemblerait moins à un cours magistral et plus à une conversation entre passionnés. Quelque chose d'honnête.
Alors on a loué un petit local à Reims, acheté un tableau blanc, et on a ouvert les portes en septembre 2019. Quatre personnes sont venues le premier jour. Aujourd'hui, on accompagne environ 200 apprenants chaque année dans leur parcours créatif.
Quatre participants, une approche expérimentale. On testait différentes méthodes d'enseignement chaque semaine, notant ce qui fonctionnait et ce qui tombait à plat. Les premières sessions duraient parfois quatre heures parce qu'on se perdait dans les discussions.
Après deux ans d'essais, on avait suffisamment de retours pour construire un programme cohérent. Trois modules principaux : construction narrative, développement des personnages, et rythme du récit. Rien de révolutionnaire, juste une progression logique basée sur ce qu'on avait appris.
Certains nous demandaient un parcours plus condensé. On a créé un format de six semaines, concentré mais exigeant. Pas pour tout le monde, mais ceux qui le terminent en ressortent avec une meilleure compréhension des structures narratives.
Cette année, on lance des sessions spécialisées : narration interactive, adaptation transmedia, et techniques de dialogue. Ce sont des domaines qu'on explore nous-mêmes depuis quelques années. On ne prétend pas être des experts, mais on peut partager ce qu'on a découvert.
Quinze ans à enseigner la littérature avant de tout plaquer en 2018. Lucie construit les programmes et anime la plupart des ateliers sur la structure narrative. Elle a cette capacité rare de décomposer des concepts complexes sans les simplifier à l'excès. Déteste les formules toutes faites autant que les explications trop académiques.
Ancienne scénariste qui a travaillé sur des projets qu'elle ne peut pas citer (contrats de confidentialité). Marion anime les sessions sur le développement de personnages et les dialogues. Elle apporte une perspective pratique, terre-à-terre, qui contraste bien avec l'approche plus théorique de Lucie. Excellente pour repérer les faiblesses dans une structure.
On ne croit pas aux recettes miracles. Chaque auteur développe son propre style, sa propre voix. Notre rôle n'est pas de vous transformer en écrivain à succès — personne ne peut promettre ça honnêtement.
Ce qu'on fait, c'est vous montrer comment fonctionnent les mécanismes narratifs fondamentaux. Structure en trois actes, points de tension, développement d'arc narratif. Des outils que vous pourrez ensuite utiliser à votre manière.
Les ateliers sont limités à douze personnes maximum. Pas par snobisme, mais parce qu'au-delà, impossible de donner un retour personnalisé sur les textes de chacun. Et c'est dans l'échange qu'on progresse vraiment.
On lit vos textes, on les commente, on discute. Parfois pendant des heures. C'est le cœur de notre méthode : l'analyse pratique, concrète, de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas dans un récit.
